Le marketing n’a aucune loi. Les écoles de pensées ne sont que des représentations de l’air du temps, des modes et des humeurs.
Il existe en revanche un seul critère. Est-ce qu’il y a réussite à court, moyen ou long terme. Est ce que cela fonctionne ou pas ? Ensuite vous faîtes ce que vous désirez.
Le marketing peut répondre simplement à des besoins tels que manger mais il peut vous influencer vers des nouveaux comportements tels que manger des repas liquides avec des protéines.
Vous n’avez pas besoin d’un iPod mais Apple a créé cette nécessité.
Nous sortons d’une campagne électorale où le gouvernement sortant a réussi à s’aliéner tous les artistes du Canada en faisant des coupures de 45 millions de dollars dans quelques programmes gouvernementaux.
La réponse fut directe et intense. Des sites internet, du Facebook, des pétitions, un clip démagogique tourné avec des vedettes, un ramassis de témoignages, des photos d’anonymes mélangés à des vedettes, toutes les stratégies people exploitées pour exprimer une colère face à cette politique culturelle.
Le marketing n’a pas de codes ou de lois. Ce sont les idiots qui se cachent derrière des théories. Il y a le résultat escompté et le réel. Le but des artistes consistait à dénoncer une situation en invitant les électeurs à choisir une autre voie que celle proposée par les conservateurs.
Depuis le départ nous sommes sceptiques face à ces actions. Nous avons même refusé de réaliser, gratuitement d’ailleurs, le site D’unissons nos voix. L’effet sera contraire à la cause.
Au Québec et ailleurs au Canada, nous vivons l’histoire de haine entre la ville et son environnement. Les gens de la ville ne sont pas aimés. Ils sont le snobisme, l’attitude hautaine et autres maux que les gens extérieurs adorent détester. Lorsque pour une campagne électorale, une clique d’artistes de la grande ville se mettent à bêler, il est certain que certaines personnes se mettront en opposition juste pour le plaisir ou pour la revanche d’emmerder. C’est la raison de notre refus de participer parce que nous pensions que cela ne pouvait que renforcer le vote pour les conservateurs. La même chose s’était passée lors de la rééllection de Bush malgré les concerts et les clips qui tournaient en rotation sur MTV. C’est l’ultime vengeance de l’électeur lorsqu’il sent qu’on lui dit quoi faire alors que le reste du temps on se fout de lui.
Les conservateurs sont de nouveau au pouvoir.
Le débat sur la culture n’a jamais eu lieu. Les artistes sont perdants.
Pourtant cela aurait pu être différent avec une vraie idée.
Faire une grève pour démontrer l’importance des artistes dans la vie publique. Une belle grève des membres de l’UDA. Plus personne à la radio. Plus rien en direct à la télévision, plus de lecteurs des journaux, plus de théâtre, rien, une vie sans artistes. Cela aurait fait mal, la stratégie marketing aurait été honnête, brutale et directe.
Cela demande trop de courage peut-être